Le protocole zot

Moins connu que son petit frère ActivityPub le protocole zot lui ressemble beaucoup. La principale différence est que zot va beaucoup plus loin dans la sécurité et la nomadicité.

Hubzilla utilise zot à la base.

Cet article ne sera pas trés technique. Si vous voulez approfondir je vous envoie tout de suite sur la page https://zotlabs.org/help/fr/developer/zot_protocol

Identité nomade

Zot fait plein de chose mais sa principale caractéristique est l’identité nomade. Cela veut dire que votre identité n’est pas lié à un site ou une url. Vous avez bien sûr un site principale et un identifiant qui ressemble à utilisateur@site.ltd par exemple mon comte est tofeo1@zap.dog. Mais vous pouvez cloner votre compte ou le déménager sur un autre site utilisant ce protocole. Par exemple j’ai ouvert un clone sur le site misty.casa et mon identifiant tofeo@misty.casa est un clone. Je peux donc utiliser un site ou l’autre et tout sera cloner. Je peux aussi décider de fermer le premier site.

L’identité nomade a un gros avantage. Si le premier site ferme ou si l’administrateur ferme votre compte ou si on vous censure, pas de soucis vous continuer votre vie numérique sur d’autres sites.

Vos données vous en êtes vraiment propriétaire

Vous maitrisez de façon beaucoup plus fine votre sécurité, votre confidentialité. Vous pouvez maitriser qui peut vous lire ou pas qui peut répondre ou pas de façon trés détaillée.

Quelques applications

La plus ancienne application utilisant zot est Hubzilla qui depuis quelques années offre une quantité de services tel que un réseau social, agenda, album photo, wiki, cms etc… Des plugins permettent d’ajouter des fonctionnalités comme par exemple l’ouverture à d’autres protocoles comme Diapora, ActivityPub ou d’autres

Zap est plus orienté réseau social. Il est nativement ouvert au fédiverse et donc il sera aisé de communiquer avec des comptes peertubes, Mastodon ou Pixelfed par exemple.
Mistpark a été le 2e projet majeur du fédiverse. Il a été lancé en juillet 2010. Le premier projet a été OpenMicroBlog in 2008 (qui est devenu StatusNet puis gnusocial). Avec les années Mistpark a évolué.

Misty offre une expéreience similaire aux grands réseau comme facebook mais avec une vraie confidentialité et sécurité. Misty un logiciel libre que vous pouvez installer et même améliorer.

Zap : un nouveau type de réseau social

Cela fait longtemps que je n’avais pas écrit un article sur Hubzilla ou Zap. Et j’ai fait un nouveau test dernièrement. Je vais vous en livrer mes ressentis.

Mais avant de commnecer. Zap c’est quoi ?

Zap est un réseau social créé par Mike Macgirvin un visionnaire qui a vu avant les autres le danger de la surveillance généralisée que nous voyons aujourd’hui. Si l’histoire vous intéresse un article en anglais décrit le cheminement Un premier logiciel Mistpark en 2010, changement de nom avec Friendika puis Friendica. Friendica existe toujours et une communauté poursuit son développement. Deux ans plus tard 2012, il a eu la vision de déliéerl’identité du nom de domaine. C’est un concept un peu difficile à comprendre tellement le nom de domaine est encore fortement enraciné dans nos conscience comme étant la base de beaucoup de chose. Par exemple un email comprends un nom de domaine et si il change c’est l’email qui change. On peut appliquer le même résonnement pour un site web. Bref il a eu non seulement la vision mais il a fait la chose. Redmatrix a été la concrétisation. Quelques années plus tard changement de nom pour Hubzilla. La communauté pensait que changer de nom allait aider à une meilleur adoption.

Aujourd’hui Hubzilla existe toujours et commence à être connu comme une plateforme communautaire multifonction. C’est un réseau social, un CMS, un wiki, un cloud pour partager des fichiers, un calendrier etc..

J’ai toujours entendu que Hubzilla n’était pas un réseau social. Bon je ne suis pas tout à fait d’accord avec cela. En fait ce n’est pas que cela. Et il y a un an, Mike décide d’aller plus loin et continuer à implémenter sa vision. Il fork Hubzilla, le simplifie et crée Osada et Zot. L’idée était de créer d’autres applications autour du protocol ZOT. Un an plus tard Osada est mort car personne n’a voulue continuer son développement. Osada était un réseau social utilisant zot et ActivityPub comme protocol. Mike continue le développement de Zap. L’idée est d’en faire un réseau social plus simple à utiliser que Hubzilla avec moins de paramétrages tout en gardant une trés haute robustesse, confidentialité et sécurité. Zap est compatible avec Hubzilla. On peut dire que c’est un peu une variante.

J’ai voulu tester à nouveau la chose et voici quelques retours. J’ai choisi l’instance freetobe.social pour mes premiers pas.

Une instance zap ouverte

L’inscription

L’inscription est trés simple. Il y a un email et un mot de passe à saisir. Puis comme sur Hubzilla on peut créer un canal. La notion de canal est propre à Hubzilla et Zap. Un canal peut être vous mais cela peut être aussi un sujet, une communauté, un forum, une album d’image cela peut être beaucoup de chose. C’est un peu un site.

Petit bémol : la migration d’une compte hubzilla vers zap ne fonctionne pas. Probablement il y a un niveau d’incompatibilité qui bloque cela. Mais ce n’est pas trés génant car ce besoin n’existe pas généralement. La notion d’identité nomade, de migration et de clonage n’est pas encore bien comprise par le grand public et même chez les libriste ou les geeks.

L’usage

Effectivement la simplification par rapport à Hubzilla est visible mais elle ne géne pas. Bravo pour cette simplification.

Jusqu’à peu Zap utilisait uniquement le protocol Zot mais Activitypub a été ajoutée. J’ai pu donc ajouter quelques contacts de Mastodon. On reçoit toutes les interactions. Par exemple si un de mes contact commente, je peux voir toute la discussion si le message est publique et c’est souvent le cas sur Mastodon. C’est beaucoup plus facile de comprendre le contexte. Sur Mastodon on vois souvent des commentaires isolés et les grouper en conversations fonctionne mais il faut quelques clic bien visés. A partir de quelques contacts je peux rapidement connaitres de nouveaux contacts que je n’avais pas et les ajouter éventuellement à mes contacts. Cette fonctionnalité ‘sociale’ est un plus par rapport à Hubzilla qui affiche uniquement les messages des contacts.

J’ai joué un peu avec l’album photo et j’ai été agréablement surpris . Aprés un temps d’adaptation pour se familiarisé à une ergonomie déroutante, on peut faire tout ce qu’on attend d’une gestion de photo avec album et gestion des permission pour ne pas partager tout avec tout le monde.

J’ai aimé le filtre qui est trés simple à utilisé. Le principe est de donner un niveau de proximité aux contacts. 99 pour tout le monde et moins il est grand plus c’est proche par exemple collègue 60 amis 40 famille 20 etc.. Il y a une barre glissable qui permet de lire plus ou moins de messages. Au début il y en a peu alors on laisse 99 mais rapidement on comprend la possibilité de ne pas être noyé et de lire uniquement ce qui nous intéresse le plus. C’est la bulle de nos réseaux que nous maitrisons.

Les applications Depuis le menu hamburger que vous pouvez configurer à souhait, choisissez les application que vous voulez. Soit vous les ajouter au menu soit vous les ajouter en tant qu’icone ou bouton pour vous faciliter la vie. Bref zap est personalisable.

Possibilité d’avoir une date de suppression automatique d’un message. Si on utilise cet outil comme un blog on peut vouloir garder les messages longtemps mais la plupart du temps aprés un mois ou deux mois les infos n’ont plus de sens. Ce nettoyage automatique c’est une peu le droit à l’oubli déjà programmé. Par exemple j’ai mis 60 jours dans mes messages.

Zap tout comme Hubzilla a son point fort dans la confidentialité qui n’a jamais été poussé aussi loin. Vous pouvez si vous le voulez avoir un réseau social totalement secret et invisible de l’extérieur. C’est peut être pour cela que Hubzilla n’est pas très visible. Chaque contact peut avoir des permissions trés précises si on le souhaite.

Tout ne fonctionnement pas encore 100%. Par exemple j’ai essayé de suivre un compte peertube mais je n’ai pas eu la patience de finir ou de savoir si ça fonctionne bien ou pas. J’ai remarqué aussi mes les messages de zap je ne les voyaient pas toujours sur mastodon ou bien ils arrivaient avec retard. Je voulais aussi tester avec Pixelfed. J’ai comme l’impression que c’est pas fini. Je ne suis pas technicien ActivityPub mais j’ai l’impression que l’échange utilise un protocole Mastodon et non ActivityPub. L’interaction avec ActivityPub est toute fraiche donc on va lui laisser le temps de murir.. Bref il y a encore du chemin à faire pour une fluidité dans tout cela.

Conclusion

Un article ne suffit pas à faire un tour exhaustif des possibilités. Mais ce test a été trés positif et je me suis dit que je vais utiliser en vrai. Il y a assez peu de hubs ouvert au public car zap est assez nouveau. Espérons que des initiatives arrivent. Je vais prochainement faire un test d’installation sur un petit serveur.

Zap peut être utile dans le cadre d’une famille, d’un groupe d’amis, d’une association ou d’une petite entreprise pour un usage aussi bien interne qu’externe.

Zap est trés peu utilisé. Espérons que cet article donner l’idée à une ou deux personnes de regarder par elle même. Ce protocole ZOT est en cours de validation par le W3C. Souvenez vous il y a quelques années l’acceptation de ActivityPub avait bousté les réseaux sociaux fédérés. Je rêve et je vois dans quelques années plusieurs applications utilisant zot et son identité nomades ainsi que des entreprises proposant des services d’hébergement avec des applications zot.

Et vous avez vous tester zap ? Vous en pensez quoi?

Voici un hub ouvert à inscription freetobe.social

Mon compte est : tofeo@freetobe.social

Attention si vous lisez cette article dans le futur (2020 ou aprés il est possible qu’il change de place.)

Souvenir de Netscape

Mike Macgirvin écrit ce souvenir

C’était en octobre 1995. Environ six semaines plus tôt, Netscape Communications Corporation avait réalisé l’introduction en bourse la plus réussie de l’histoire. J’étais à 501 E. Middlefield Road en train d’être interviewé pour un travail chez Netscape.

Comment ai-je pris cette décision? Je travaillais à Stanford; avec plus de temps de vacances que je pourrais éventuellement prendre chaque année. Mais j’avais pris un congé l’année dernière pour écrire un petit programme de courrier électronique appelé «ML». Il remporta un vif succès auprès des utilisateurs d’Unix et devint rapidement culte, surtout en Europe, car j’avais pris la peine de faire en sorte que le texte puisse être facilement localisé. Je pouvais voir l’avenir et j’ai commencé à penser à des choses telles que la «part de marché» et les «produits mondiaux». Aucune de ces choses je ne pouvais faire seule. J’étais épuisé après avoir écrit et soutenu moi-même l’ensemble du «produit». Et je le donnais. La seule façon pour moi de vivre mes rêves était de m’associer à quelqu’un ayant un objectif commun – et bien sûr capital.

Une semaine ou deux auparavant, Netscape avait annoncé l’achat d’une autre petite startup de Mountain View appelée Collabra. Les gens de Collabra, j’en étais persuadé – ont pu voir que l’avenir reposait sur un obscur protocole de messagerie appelé «IMAP» avec lequel j’étais l’un des principaux développeurs du monde à l’époque, et qu’il était impossible pour moi de rivaliser avec ce qu’ils voulaient. apporté à la table. Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les.

À l’époque, Netscape venait de publier des versions préliminaires de «Netscape 2». C’était un truc puissant. Ils avaient non seulement une interface vers http, mais également ftp, gopher, nntp, pop3 et tous les autres protocoles Internet majeurs dans un seul paquet facile à utiliser. Ils disposaient de la sécurité Internet avec ssl – l’un des fondements du commerce électronique, et d’un langage de développement multiplateforme appelé «java», dont ils ont acquis la licence Sun. Ils venaient d’ajouter des «cadres» qui permettaient à un développeur multiplate-forme de simuler un système de fenêtrage complet avec un code non réinscriptible. C’était un saint Graal des développeurs de logiciels. Vous n’avez plus besoin d’écrire un logiciel spécial pour chaque machine obscure existante. Même sous Unix – ma plate-forme de choix; il y avait sept ou huit variantes principales et toutes nécessitaient un code de cas spécial pour fonctionner. Le code Windows 3.1 ne fonctionnait pas avec NT ni Windows 95 à venir. Et rien de ce qui fonctionnait même nulle part ailleurs ne fonctionnait sur le Macintosh ou sur tout ce que les laboratoires IBM ont proposé. Netscape avait une solution (même s’il est vrai qu’ils n’ont jamais tout à fait bien compris – c’était le problème le plus difficile). Ce que je voulais faire était de continuer à travailler sur les problèmes les plus difficiles.

Alors me voilà à un entretien d’embauche. J’ai décidé qu’en raison de la société pour laquelle je postulais, je devais m’habiller «Silicon Valley formal». Cela signifiait une cravate avec un jean bleu. J’ai choisi une cravate Rick Griffin «Jimi-Hendrix au Fillmore» pour aller avec mon jean bleu et une chemise décontractée. J’étais trop habillé pour mon garçon… Mon premier entretien était avec Rob McCool, développeur principal du serveur (Web) de Netscape Enterprise. Il entra dans la pièce, coupé et vêtu d’un t-shirt en lambeaux – pas de chaussures. On dirait qu’il n’a pas dormi ni pris de douche depuis des semaines. Rétrospectivement, il ne l’a probablement pas fait.

Après une journée entière d’entretiens, j’ai été frappé par un thème commun. Netscape avait l’intention de mener une guerre directe contre Microsoft, la plus grande et la plus puissante société de l’histoire américaine. Ai-je été dérangé par cela? Absolument. Est-ce que je ferais n’importe quoi en mon pouvoir en tant qu’humain mortel pour aider à l’effort? Bien sûr. Je n’avais aucun amour pour Microsoft, et en fait une haine profonde après avoir regardé maintes et maintes fois alors qu’ils écrasaient toute concurrence possible sur leur trône. Dans l’industrie du logiciel dans la Silicon Valley, Microsoft a peu d’amis. Toutes les personnes avec lesquelles vous travaillez ont par le passé développé un produit que Microsoft avait volé et fabriqué et qui avait soit essayé, soit réussi à mettre fin à ses activités. J’étais toujours troublé par le fait que Netscape était si effronté dans leurs aspirations. Je savais que cela ne pouvait que conduire à une guerre ouverte.

J’ai finalement été embauché – la première personne de la nouvelle division «Messaging Server». Après la première semaine au cours de laquelle les collaborateurs de Collabra se sont joints à nous et la première revue de projet pour Marc Andreessen, j’ai appris ce à quoi je devais faire face. Un gars contre Microsoft Exchange, en développement depuis cinq ans par des centaines de programmeurs à Redmond, dans l’État de Washington. Bien sûr, ils ont menacé d’adopter et d’étendre le protocole IMAP et tous les autres protocoles nécessaires pour capturer ce marché et le s’approprier. C’était pour le moins une expérience humiliante. Rick Shell, l’un de mes patrons, est allé jusqu’à dire: «Si nous ne pouvons pas être assurés de dominer ce marché, pourquoi sommes-nous même ici?» Je connaissais la réponse. Si nous n’étions pas disposés à fournir une solution de marché impliquant * toutes * les dernières technologies, nous avions déjà perdu la guerre. Mais répondre signifiait que je savais qu’il y aurait une guerre. Je le savais mais je n’ai pas répondu. J’ai écrit une implémentation IMAP complète pour le produit Netscape Mail Server en environ 6 semaines, empruntant ce que je pouvais des produits open source et écrivant des centaines de pages de code pour combler les lacunes. Le sommeil était hors de propos, c’était la guerre et j’étais un soldat. Nous avons acheté le produit de base d’une petite entreprise de Santa Barbara. C’était un serveur de courrier générique qui avait un accès Web pour la configuration. Cela correspondait à notre stratégie d’entreprise. Leur produit était nul, mais cela nous a mis dans le match. Cette société s’appelle désormais OpenWave, l’un des géants du sans fil. Nous l’avons concédé sous licence et l’avons livré en tant que produit Netscape dans les six premières semaines de mon arrivée. Vous n’avez aucune idée de ce qui s’est passé pour que cela se produise. Une entreprise invente une gamme complète de produits à partir de rien et l’expédie dans un délai de six semaines. La première révision majeure (avec des fonctionnalités grandement améliorées) intervient quelques semaines après. Bienvenue à l’heure de Netscape. Vous remarquerez peut-être un fil conducteur dans tous mes discours: six semaines, c’est à peu près tout ce qu’il faut pour que le monde change complètement.

Au cours des prochaines années, nous avons eu la guerre et nous avons essentiellement perdu. Comment faites-vous concurrence avec des poches infiniment profondes et finalement « libre »? Ce n’est que six semaines environ après mon embauche que nous avons annoncé qu’un accord important de marketing avec AOL avait été conclu. Un jour plus tard, nous avons eu une réunion «à mains nues» où il a été révélé qu’AOL nous avait doublés et que nous allions maintenant (seulement un jour plus tard) au côté de l’empire du mal, le tout pour tenter notre chance au premier écran. Je ne pouvais pas leur en vouloir de ce choix, mais j’ai de nouveau réfléchi à la mission de mon nouvel employeur et ce n’était pas amusant. Les «toutes mains» suivantes ont confirmé mes pires craintes. C’était en décembre 1995, jour de Pearl Harbor, et Microsoft avait déclaré la guerre ouverte à Netscape. Quelques mois seulement s’étaient écoulés depuis que j’avais quitté le confort relatif de Stanford, mais le monde entier avait changé. Microsoft avait 100 fois plus de programmeurs que nous et ils ne mobilisaient pas une seule division pour éliminer la menace potentielle que nous posions à la plate-forme de bureau Windows, mais ils mobilisèrent toute l’entreprise pour nous débarrasser de la surface de la terre. , clair et simple. Non seulement j’avais renoncé à la sécurité pour un monde de startups, mais j’avais choisi d’être une cible pour la plus grande entreprise du monde. Les serveurs de messagerie IMAP et Internet étaient absolument une priorité absolue de post pearl harle Microsoft – et bien sûr du navigateur infâme. Finalement, nous sommes devenus une division d’une centaine de personnes, travaillant toutes furieusement pour survivre. L’équipe de navigateurs était un peu plus nombreuse, mais pas assez importante pour suivre l’ensemble du mastodonte Microsoft.

Alors, revenons rapidement à 1998. Ceux-là mêmes qui nous ont doublés en 1995 (AOL) ont acheté les restes de notre entreprise en voie de disparition. C’était l’affaire de toute une vie, mais une affaire qu’ils ont aidé à adoucir par le subterfuge. Ma division est devenue une partie de iPlanet – l’alliance Sun / Netscape. En réalité, AOL ne savait pas quoi faire avec le logiciel serveur, ce n’était pas quelque chose qui l’intéressait ou qui avait beaucoup d’expérience. Ils ont donc à peu près donné notre division de produits à Sun. Dans les mois qui ont suivi, presque tout le monde est parti. Mon groupe s’est réduit à environ six personnes de Netscape avant de jeter l’éponge et de rejoindre AOL lui-même. Ce n’était pas que Sun fût affreux, même s’il y avait manifestement un peu de conflit culturel. C’était que nous avions été laissés dans le vent; laissé mourir par notre société mère. Les chefs de Netscape étaient partis. Les dirigeants d’AOL ne devaient pas être entendus (du moins chez iPlanet). Il n’y avait pas de leaders.

La grande question qui se pose à présent est «Où sont passés tous ces gens?» Netscape était-il un monstre de la nature? Je suis heureux de pouvoir dire que les personnes qui ont changé les choses changent encore le monde, même si certains de leurs efforts ne seront visibles que dans des années. Quelques-uns comme moi ont décidé d’investir leurs efforts dans la technologie AOL, qui pourrait bénéficier immédiatement des leçons apprises à la dure. Beaucoup sont impliqués dans des efforts qui ne verront pas la lumière du jour dans les années à venir. Netscape est toujours là, aujourd’hui. Pas en tant qu’entreprise, mais en tant que marque. Nous créons toujours des navigateurs Web susceptibles de changer le monde. Nous continuons à éduquer iPlanet sur le fonctionnement des serveurs. Et ceux qui sont partis changent le monde de manière complètement différente. L’accès Web vocal est l’un d’entre eux. L’accès Web sans fil en est un autre. L’histoire n’est pas finie. Ce n’est que le début.

Mise à jour: J’ai été mis à pied par AOL / Time-Warner le 23 août 2001 lors d’une compression de routine. À ce moment-là, il était devenu évident que je refusais de m’incliner devant mes nouveaux maîtres. Ils m’ont donc naturellement laissé partir. J’ai compris la culture AOL mais j’ai maintenu une existence à la périphérie. Bien sûr, c’était insoutenable. Mais je suis maintenant heureusement à la retraite de la vie de l’entreprise à 45 ans. Cela pourrait être pire. Il faudra voir si cette situation est durable ou non. Un peu de frugalité et une bonne planification avec des investissements peuvent me transporter le reste de ma vie. Sinon, j’ai le temps de choisir mon prochain chemin. C’est le plus beau des cadeaux que l’on puisse espérer obtenir de la vie. J’aime la montée d’adrénaline au milieu de quelque chose qui change le monde. Est-ce que je sauterais encore? Absolument. Mais la prochaine fois, ce sera purement pour la précipitation.