Un serveur fediverse open source basée sur la confidentialité, la résilience et l’éthique.

Streams c’est le nom que Mike Macgirvin donne a ce projet mais ce n’est pas un nom de marque. C’est un tronc, une base pour créer autre chose, un cadre. C’est une expérimentation grandeur réelle.

Voici la traduction de la présentation du projet Stream qui se veut la suite de la ligné : Friendica – Hubzilla – Zap Bref une plateforme de communication basée sur la confidentialité et l’identité nomade. L’idée depuis le début a été de créer un outil pour se libérer des grandes plateformes monopolistiques qui veulent emprisonner les utilisateurs.

Lire la présentation en anglais

Un serveur fediverse open source avec une longue histoire d’innovation basée sur la confidentialité, la résilience et l’éthique. Une plateforme de communication qui vous donne le contrôle.

Ce référentiel a été rendu public pour la première fois en 2010 et a donné naissance à un certain nombre de projets liés à fediverse. Friendica, Hubzilla, Zap et bien d’autres. Ceux-ci sont devenus des branches de cet arbre. Certains sont devenus des communautés open source indépendantes. D’autres se sont flétris et se sont éteints. Ceci est le tronc principal de développement.

Mon nom est Mike. Je me suis en retraité de l’open source maintenant, mais construire des logiciels de communication décentralisés est ce que je fais ; et je le fais depuis bien avant que le web n’existe. Il ne s’agit donc pas d’un passe-temps ou d’un plan pour devenir riche – c’est la mission de ma vie et ce dépôt est l’endroit où je construis et teste de nouveaux concepts et idées.

Dès le premier jour, la question était de savoir comment construire une pile de communication fédérée/décentralisée qui offre un meilleur contrôle sur votre vie privée et qui respecte toutes les personnes et toutes les cultures, y compris celles qui ont un parti pris politique différent, tout en leur permettant de coexister dans le même espace (et sans s’entretuer). Au cours des années écoulées, nous avons trouvé de nombreuses solutions créatives aux problèmes de décentralisation les plus épineux.

nomad

Je vais souligner les plus importantes : nous mettons en œuvre des permissions granulaires interdomaines, une identité (nomade) interdomaines et une signature unique interdomaines. Tous ces éléments fonctionnent ensemble pour fournir une plateforme de communication qui ne ressemble probablement à aucune autre que vous avez utilisée auparavant. Elle est entièrement décentralisée, mais offre de nombreuses fonctionnalités qui n’étaient auparavant disponibles que dans des systèmes monolithiques centralisés. Il s’agit d’une énorme distinction par rapport à la plupart des autres projets du fediverse et pourrait représenter une « killer app » à la fois pour le fediverse et pour l’internet en général une fois adopté à grande échelle. Tout cela est en train d’arriver sur Internet de toute façon, c’est une progression naturelle, sauf que dans notre vision, votre existence en ligne vous appartient et non à Facebook, Twitter, Microsoft et Google.

Les permissions sont votre garde-barrière. C’est ainsi que vous vous libérez des trolls, des abus et des spams. Vous pouvez également bloquer ceux que vous ne souhaitez pas voir, mais vous n’aurez que rarement (voire jamais) besoin de le faire si votre plateforme fournit des autorisations raisonnables pour commencer. Vous contrôlez également la visibilité et la distribution de vos communications au public souhaité, qu’il s’agisse d’individus, de collections partageables d’individus, de communautés ad hoc, de groupes d’intérêt thématiques, ou du monde entier si vous le souhaitez.

L’identité nomade vous donne le contrôle de votre existence en ligne. Vous pouvez répliquer votre identité et toutes vos données en temps quasi réel à plusieurs fournisseurs de services. Si un fournisseur se déconnecte, même pour une heure, vous n’êtes pas du tout affecté. Si l’un de vos fournisseurs annule votre compte parce qu’il n’aime pas votre groupe ethnique, votre système de croyances politiques/sexuelles, ou s’il se fait renverser par un bus ou ne paie pas ses factures d’hébergement, vous n’êtes absolument pas affecté.

L’authentification unique fonctionne avec les autorisations pour donner accès au contenu multimédia privé et aux conversations cachées que vos amis publient sur leurs propres sites. C’est la colle qui lie des centaines de sites web divers en une seule entité aux multiples facettes, tandis que vos autorisations régulent ce que les autres peuvent faire et voir dans votre propre espace.

Il existe des centaines d’autres fonctionnalités, mais ce sont les caractéristiques principales qui sont restées constantes au cours de la dernière décennie. À un moment donné, il y avait tellement de fonctionnalités que nous ne pouvions pas toutes les gérer, nous avons donc simplifié. Aujourd’hui, l’interface est beaucoup plus élégante et basique ; et vous pouvez ajouter des applications depuis notre magasin d’applications gratuit pour fournir toutes les fonctionnalités avancées que vous désirez ou dont vous avez besoin.

Depuis 2017, chaque branche de ce référentiel a évolué pour prendre en charge les communications sur ActivityPub, la norme web actuelle pour les communications sociales. Cela permet un accès immédiat à (actuellement) environ 5 millions de personnes à travers (actuellement) une centaine de logiciels différents. Il existe des clones de Twitter, des clones de Facebook, des clones d’Instagram et des clones de YouTube, et nous interagissons avec chacun d’entre eux. Dans l’intérêt d’une divulgation complète, ce dépôt a d’abord été rendu public en 2010 en tant qu’alternative décentralisée à Facebook, mais nous l’avons depuis transformé en quelque chose de complètement différent et ne nous soucions plus d’imiter qui que ce soit. Nous fournissons une expérience de communication avec des mécanismes de confidentialité et des fonctionnalités que vous ne trouverez tout simplement pas ailleurs.

fediverse

Ce logiciel s’installe comme un serveur fediverse utilisant la pile LAMP. Des installations conteneurisées sont également disponibles. Il est régulièrement maintenu et mis à jour et vous êtes les bienvenus pour aider – si vous le souhaitez. Il n’y a pas d’organisation formelle ici. Soit vous aidez, soit vous ne le faites pas. La plupart de nos sites sont gérés à titre privé sur de petits appareils pour la famille et les amis, et nous ne savons pas et ne nous soucions pas de savoir combien il en existe ou combien d' »utilisateurs » se trouvent sur nos systèmes. Les serveurs eux-mêmes ne nécessitent que très peu de maintenance et nous nous efforçons d’offrir des conditions de concurrence équitables pour tous. Vous disposez des mêmes fonctionnalités et capacités, quelle que soit la taille de votre serveur.

Ce travail est dédié et publié dans le domaine public sans aucune condition. Sachez que de nombreuses autres personnes ont contribué au code de ce dépôt sous différentes licences logicielles approuvées par l’OSI au cours de son existence. Cela n’a aucun effet sur vos libertés fondamentales en matière de logiciels, bien que les consultants juridiques d’entreprise qui souhaitent se réapproprier notre travail au profit de leur employeur trouveront probablement ce manque de clarté des licences « gênant ». Ceci est intentionnel.

Le nom actuel de ce dépôt implique la fluidité. En tant que marque ou produit, il n’existe techniquement pas. C’est également intentionnel. Le logiciel fournit une infrastructure générale de communication web. C’est votre site web. Votre site est votre marque. Pas la nôtre.

 

 

Hubzilla sort la version 7.4

Hubzilla

La version 7.4 de la plus célèbre plateforme sociale utilisant une identité nomade #hubzilla vient de sortir

Hubzilla est un logiciel multifonction fédéré ayant la particularité d’avoir une identité nomade.  Il propose un réseau social avec les principaux protocoles fédérés (ActivityPub, Zap et Diaspora), forums, wiki, CMS, Agenda, gestion et partage de photos et de fichiers.  Il peut faire la même chose que nextcloud avec une synchronisation de fichiers. Il est surtout connu pour sa possibilité sociale et nomade lui donnant la possibilité de cloner son compte et d’utiliser pour le même compte deux ou plusieurs serveurs (url).  Cela le rend particulièrement robuste et trés sécurisé.

La principale nouveauté de cette version est de déplacé le wiki et les articles du coeur pour en faire des plugin.  Une refonte profonde du code a aussi été faite pour le rendre plus actuel et souple .

 

En savoir plus sur le protocole nomade zot

 

 

Fediverse

fediverse

Que signifie ce mot bizarre?  Federated Universe ou en français univers fédéré. Le fait d’appeler Univers est un peu prétention. En fait il s’agit simplement de connecter des sites entre eux.

Au début il y avait les forums. Il fallait avoir un compte par forum pour participer. Puis les blogs sont venus. Pour commenter de même il fallait avoir un compte.  Puis les réseaux sociaux sont venus. Mais tout cela restaient interne au site au forum ou au blog.

Puis en 2010 Evan Prodromou a lancé Status .net. C’était un site qui ressemblait à Twitter mais qu’on pouvait installer sur son propre serveur. Chaque compte pouvait interagir avec les autres comptes sur les autres serveurs également.

La même année, (2010) un deuxième projet était lancé : Friendica par Mike Macgirvin. Ce réseau social ressemblait à Facebook. Ce projet allait donner naissance à d’autres projets  comme Hubzilla et son identité nomade.

Depuis les projets se sont multiplié et un protocole a été accepté par le W3C : ActivityPub. Cette acceptation a été le lancement de nombreux autres projets.

Le Fediverse est donc un ensemble de serveurs fédérés (c’est-à-dire interconnectés) qui sont utilisés pour la publication sur le web (c’est-à-dire les réseaux sociaux, les microblogs, les blogs ou les sites web) et l’hébergement de fichiers, mais qui, tout en étant hébergés indépendamment, peuvent communiquer entre eux.
Sur différents serveurs (instances), les utilisateurs peuvent créer des identités. Ces identités sont capables de communiquer au-delà des frontières des instances parce que le logiciel fonctionnant sur les serveurs supporte un ou plusieurs protocoles de communication qui suivent une norme ouverte.

En tant qu’identité sur le fediverse, les utilisateurs peuvent publier des textes et d’autres médias, ou suivre les messages d’autres identités. Dans certains cas, les utilisateurs peuvent même montrer ou partager des données (vidéo, audio, texte et autres fichiers) publiquement ou à un groupe sélectionné d’identités et permettre à d’autres identités de modifier les données d’autres utilisateurs (comme un calendrier ou un carnet d’adresses).

Ces protocoles de communication, qui mettent en œuvre des normes ouvertes, sont utilisés dans le fediverse : ActivityPub, Diaspora Network, OStatus et Zot. Le schéma ci-dessous résume les principales applications du fédiverse en 2021 et les protocoles utilisés.

fediverse

Comme on le voit les applications qui permettent  le plus de protocoles sont Friendica et Hubzilla.

 

Le protocole zot

Moins connu que son petit frère ActivityPub le protocole zot lui ressemble beaucoup. La principale différence est que zot va beaucoup plus loin dans la sécurité et la nomadicité.

Hubzilla utilise zot à la base.

Cet article ne sera pas trés technique. Si vous voulez approfondir je vous envoie tout de suite sur la page https://zotlabs.org/help/fr/developer/zot_protocol

Identité nomade

Zot fait plein de chose mais sa principale caractéristique est l’identité nomade. Cela veut dire que votre identité n’est pas lié à un site ou une url. Vous avez bien sûr un site principale et un identifiant qui ressemble à utilisateur@site.ltd par exemple mon comte est tofeo1@zap.dog. Mais vous pouvez cloner votre compte ou le déménager sur un autre site utilisant ce protocole. Par exemple j’ai ouvert un clone sur le site misty.casa et mon identifiant tofeo@misty.casa est un clone. Je peux donc utiliser un site ou l’autre et tout sera cloner. Je peux aussi décider de fermer le premier site.

L’identité nomade a un gros avantage. Si le premier site ferme ou si l’administrateur ferme votre compte ou si on vous censure, pas de soucis vous continuer votre vie numérique sur d’autres sites.

Vos données vous en êtes vraiment propriétaire

Vous maitrisez de façon beaucoup plus fine votre sécurité, votre confidentialité. Vous pouvez maitriser qui peut vous lire ou pas qui peut répondre ou pas de façon trés détaillée.

Quelques applications

La plus ancienne application utilisant zot est Hubzilla qui depuis quelques années offre une quantité de services tel que un réseau social, agenda, album photo, wiki, cms etc… Des plugins permettent d’ajouter des fonctionnalités comme par exemple l’ouverture à d’autres protocoles comme Diapora, ActivityPub ou d’autres

Zap est plus orienté réseau social. Il est nativement ouvert au fédiverse et donc il sera aisé de communiquer avec des comptes peertubes, Mastodon ou Pixelfed par exemple.
Mistpark a été le 2e projet majeur du fédiverse. Il a été lancé en juillet 2010. Le premier projet a été OpenMicroBlog in 2008 (qui est devenu StatusNet puis gnusocial). Avec les années Mistpark a évolué.

Misty offre une expéreience similaire aux grands réseau comme facebook mais avec une vraie confidentialité et sécurité. Misty un logiciel libre que vous pouvez installer et même améliorer.

Souvenir de Netscape

Mike Macgirvin écrit ce souvenir

C’était en octobre 1995. Environ six semaines plus tôt, Netscape Communications Corporation avait réalisé l’introduction en bourse la plus réussie de l’histoire. J’étais à 501 E. Middlefield Road en train d’être interviewé pour un travail chez Netscape.

Comment ai-je pris cette décision? Je travaillais à Stanford; avec plus de temps de vacances que je pourrais éventuellement prendre chaque année. Mais j’avais pris un congé l’année dernière pour écrire un petit programme de courrier électronique appelé «ML». Il remporta un vif succès auprès des utilisateurs d’Unix et devint rapidement culte, surtout en Europe, car j’avais pris la peine de faire en sorte que le texte puisse être facilement localisé. Je pouvais voir l’avenir et j’ai commencé à penser à des choses telles que la «part de marché» et les «produits mondiaux». Aucune de ces choses je ne pouvais faire seule. J’étais épuisé après avoir écrit et soutenu moi-même l’ensemble du «produit». Et je le donnais. La seule façon pour moi de vivre mes rêves était de m’associer à quelqu’un ayant un objectif commun – et bien sûr capital.

Une semaine ou deux auparavant, Netscape avait annoncé l’achat d’une autre petite startup de Mountain View appelée Collabra. Les gens de Collabra, j’en étais persuadé – ont pu voir que l’avenir reposait sur un obscur protocole de messagerie appelé «IMAP» avec lequel j’étais l’un des principaux développeurs du monde à l’époque, et qu’il était impossible pour moi de rivaliser avec ce qu’ils voulaient. apporté à la table. Si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les.

À l’époque, Netscape venait de publier des versions préliminaires de «Netscape 2». C’était un truc puissant. Ils avaient non seulement une interface vers http, mais également ftp, gopher, nntp, pop3 et tous les autres protocoles Internet majeurs dans un seul paquet facile à utiliser. Ils disposaient de la sécurité Internet avec ssl – l’un des fondements du commerce électronique, et d’un langage de développement multiplateforme appelé «java», dont ils ont acquis la licence Sun. Ils venaient d’ajouter des «cadres» qui permettaient à un développeur multiplate-forme de simuler un système de fenêtrage complet avec un code non réinscriptible. C’était un saint Graal des développeurs de logiciels. Vous n’avez plus besoin d’écrire un logiciel spécial pour chaque machine obscure existante. Même sous Unix – ma plate-forme de choix; il y avait sept ou huit variantes principales et toutes nécessitaient un code de cas spécial pour fonctionner. Le code Windows 3.1 ne fonctionnait pas avec NT ni Windows 95 à venir. Et rien de ce qui fonctionnait même nulle part ailleurs ne fonctionnait sur le Macintosh ou sur tout ce que les laboratoires IBM ont proposé. Netscape avait une solution (même s’il est vrai qu’ils n’ont jamais tout à fait bien compris – c’était le problème le plus difficile). Ce que je voulais faire était de continuer à travailler sur les problèmes les plus difficiles.

Alors me voilà à un entretien d’embauche. J’ai décidé qu’en raison de la société pour laquelle je postulais, je devais m’habiller «Silicon Valley formal». Cela signifiait une cravate avec un jean bleu. J’ai choisi une cravate Rick Griffin «Jimi-Hendrix au Fillmore» pour aller avec mon jean bleu et une chemise décontractée. J’étais trop habillé pour mon garçon… Mon premier entretien était avec Rob McCool, développeur principal du serveur (Web) de Netscape Enterprise. Il entra dans la pièce, coupé et vêtu d’un t-shirt en lambeaux – pas de chaussures. On dirait qu’il n’a pas dormi ni pris de douche depuis des semaines. Rétrospectivement, il ne l’a probablement pas fait.

Après une journée entière d’entretiens, j’ai été frappé par un thème commun. Netscape avait l’intention de mener une guerre directe contre Microsoft, la plus grande et la plus puissante société de l’histoire américaine. Ai-je été dérangé par cela? Absolument. Est-ce que je ferais n’importe quoi en mon pouvoir en tant qu’humain mortel pour aider à l’effort? Bien sûr. Je n’avais aucun amour pour Microsoft, et en fait une haine profonde après avoir regardé maintes et maintes fois alors qu’ils écrasaient toute concurrence possible sur leur trône. Dans l’industrie du logiciel dans la Silicon Valley, Microsoft a peu d’amis. Toutes les personnes avec lesquelles vous travaillez ont par le passé développé un produit que Microsoft avait volé et fabriqué et qui avait soit essayé, soit réussi à mettre fin à ses activités. J’étais toujours troublé par le fait que Netscape était si effronté dans leurs aspirations. Je savais que cela ne pouvait que conduire à une guerre ouverte.

J’ai finalement été embauché – la première personne de la nouvelle division «Messaging Server». Après la première semaine au cours de laquelle les collaborateurs de Collabra se sont joints à nous et la première revue de projet pour Marc Andreessen, j’ai appris ce à quoi je devais faire face. Un gars contre Microsoft Exchange, en développement depuis cinq ans par des centaines de programmeurs à Redmond, dans l’État de Washington. Bien sûr, ils ont menacé d’adopter et d’étendre le protocole IMAP et tous les autres protocoles nécessaires pour capturer ce marché et le s’approprier. C’était pour le moins une expérience humiliante. Rick Shell, l’un de mes patrons, est allé jusqu’à dire: «Si nous ne pouvons pas être assurés de dominer ce marché, pourquoi sommes-nous même ici?» Je connaissais la réponse. Si nous n’étions pas disposés à fournir une solution de marché impliquant * toutes * les dernières technologies, nous avions déjà perdu la guerre. Mais répondre signifiait que je savais qu’il y aurait une guerre. Je le savais mais je n’ai pas répondu. J’ai écrit une implémentation IMAP complète pour le produit Netscape Mail Server en environ 6 semaines, empruntant ce que je pouvais des produits open source et écrivant des centaines de pages de code pour combler les lacunes. Le sommeil était hors de propos, c’était la guerre et j’étais un soldat. Nous avons acheté le produit de base d’une petite entreprise de Santa Barbara. C’était un serveur de courrier générique qui avait un accès Web pour la configuration. Cela correspondait à notre stratégie d’entreprise. Leur produit était nul, mais cela nous a mis dans le match. Cette société s’appelle désormais OpenWave, l’un des géants du sans fil. Nous l’avons concédé sous licence et l’avons livré en tant que produit Netscape dans les six premières semaines de mon arrivée. Vous n’avez aucune idée de ce qui s’est passé pour que cela se produise. Une entreprise invente une gamme complète de produits à partir de rien et l’expédie dans un délai de six semaines. La première révision majeure (avec des fonctionnalités grandement améliorées) intervient quelques semaines après. Bienvenue à l’heure de Netscape. Vous remarquerez peut-être un fil conducteur dans tous mes discours: six semaines, c’est à peu près tout ce qu’il faut pour que le monde change complètement.

Au cours des prochaines années, nous avons eu la guerre et nous avons essentiellement perdu. Comment faites-vous concurrence avec des poches infiniment profondes et finalement « libre »? Ce n’est que six semaines environ après mon embauche que nous avons annoncé qu’un accord important de marketing avec AOL avait été conclu. Un jour plus tard, nous avons eu une réunion «à mains nues» où il a été révélé qu’AOL nous avait doublés et que nous allions maintenant (seulement un jour plus tard) au côté de l’empire du mal, le tout pour tenter notre chance au premier écran. Je ne pouvais pas leur en vouloir de ce choix, mais j’ai de nouveau réfléchi à la mission de mon nouvel employeur et ce n’était pas amusant. Les «toutes mains» suivantes ont confirmé mes pires craintes. C’était en décembre 1995, jour de Pearl Harbor, et Microsoft avait déclaré la guerre ouverte à Netscape. Quelques mois seulement s’étaient écoulés depuis que j’avais quitté le confort relatif de Stanford, mais le monde entier avait changé. Microsoft avait 100 fois plus de programmeurs que nous et ils ne mobilisaient pas une seule division pour éliminer la menace potentielle que nous posions à la plate-forme de bureau Windows, mais ils mobilisèrent toute l’entreprise pour nous débarrasser de la surface de la terre. , clair et simple. Non seulement j’avais renoncé à la sécurité pour un monde de startups, mais j’avais choisi d’être une cible pour la plus grande entreprise du monde. Les serveurs de messagerie IMAP et Internet étaient absolument une priorité absolue de post pearl harle Microsoft – et bien sûr du navigateur infâme. Finalement, nous sommes devenus une division d’une centaine de personnes, travaillant toutes furieusement pour survivre. L’équipe de navigateurs était un peu plus nombreuse, mais pas assez importante pour suivre l’ensemble du mastodonte Microsoft.

Alors, revenons rapidement à 1998. Ceux-là mêmes qui nous ont doublés en 1995 (AOL) ont acheté les restes de notre entreprise en voie de disparition. C’était l’affaire de toute une vie, mais une affaire qu’ils ont aidé à adoucir par le subterfuge. Ma division est devenue une partie de iPlanet – l’alliance Sun / Netscape. En réalité, AOL ne savait pas quoi faire avec le logiciel serveur, ce n’était pas quelque chose qui l’intéressait ou qui avait beaucoup d’expérience. Ils ont donc à peu près donné notre division de produits à Sun. Dans les mois qui ont suivi, presque tout le monde est parti. Mon groupe s’est réduit à environ six personnes de Netscape avant de jeter l’éponge et de rejoindre AOL lui-même. Ce n’était pas que Sun fût affreux, même s’il y avait manifestement un peu de conflit culturel. C’était que nous avions été laissés dans le vent; laissé mourir par notre société mère. Les chefs de Netscape étaient partis. Les dirigeants d’AOL ne devaient pas être entendus (du moins chez iPlanet). Il n’y avait pas de leaders.

La grande question qui se pose à présent est «Où sont passés tous ces gens?» Netscape était-il un monstre de la nature? Je suis heureux de pouvoir dire que les personnes qui ont changé les choses changent encore le monde, même si certains de leurs efforts ne seront visibles que dans des années. Quelques-uns comme moi ont décidé d’investir leurs efforts dans la technologie AOL, qui pourrait bénéficier immédiatement des leçons apprises à la dure. Beaucoup sont impliqués dans des efforts qui ne verront pas la lumière du jour dans les années à venir. Netscape est toujours là, aujourd’hui. Pas en tant qu’entreprise, mais en tant que marque. Nous créons toujours des navigateurs Web susceptibles de changer le monde. Nous continuons à éduquer iPlanet sur le fonctionnement des serveurs. Et ceux qui sont partis changent le monde de manière complètement différente. L’accès Web vocal est l’un d’entre eux. L’accès Web sans fil en est un autre. L’histoire n’est pas finie. Ce n’est que le début.

Mise à jour: J’ai été mis à pied par AOL / Time-Warner le 23 août 2001 lors d’une compression de routine. À ce moment-là, il était devenu évident que je refusais de m’incliner devant mes nouveaux maîtres. Ils m’ont donc naturellement laissé partir. J’ai compris la culture AOL mais j’ai maintenu une existence à la périphérie. Bien sûr, c’était insoutenable. Mais je suis maintenant heureusement à la retraite de la vie de l’entreprise à 45 ans. Cela pourrait être pire. Il faudra voir si cette situation est durable ou non. Un peu de frugalité et une bonne planification avec des investissements peuvent me transporter le reste de ma vie. Sinon, j’ai le temps de choisir mon prochain chemin. C’est le plus beau des cadeaux que l’on puisse espérer obtenir de la vie. J’aime la montée d’adrénaline au milieu de quelque chose qui change le monde. Est-ce que je sauterais encore? Absolument. Mais la prochaine fois, ce sera purement pour la précipitation.